Prologue de gargantua de rabelais
Prologue de Gargantua (1535)
En 1535, Rabelais donne une suite aux aventures de Pantagruel avec la publication de Gargantua (La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par Maître Alcobribas, abstracteur de quinte essence. Livre plein de Pantagruelisme). Il poursuit les aventures de ce géant, en racontant sa naissance, son éducation ainsi que sa manière de gouverner, particulièrement lors de la guerre que son voisin
Picrocole entreprend …afficher plus de contenu…
Le comique chez Rabelais emprunte souvent au grotesque et accorde une grande part au « bas corporel », i.e à l’obscène ou au scatologique. La présentation des lecteurs comme
« buveurs » et « vérolés » relève de cet aspect. Les titres imaginaires vont dans le même sens :
« Fessepinte », « la dignité des braguettes », « des pois au lard ».
Le portait qu'il dresse de Socrate se veut également comique: l'expression "laid de corps, ridicule en son maintien" est développée par une longue série de précisions. Il est d'abord question de détails physiques: "nez pointu", "regard de taureau" (torve, qui ne regarde pas droit), "visage de fou", puis d'éléments concernant sa manière d'être. La multiplication des adjectifs "simple en …afficher plus de contenu…
Mais à la rigueur du maître doit correspondre l’effort de l’élève. Ainsi le prologue définit une sorte de lecteur idéal, afin que se constitue au final une communauté de disciples rabelaisiens. L’emploi de la deuxième personne est fréquent :
« et vous », « car à vous », « n’en eussiez pas donné un coupeau d’oignons »,
« eussiez trouvé », « à votre avis », « autant que vous », « jugez trop facilement », « vous-mêmes dites », « lors connaîtrez ». Le lecteur est constamment interpellé, voire parfois critiqué, lorsqu’il juge « trop facilement ». Tout au long du prologue, ces deuxièmes personnes obligent le lecteur à l’attention et