Problèmes, Énergie
Olivier Appert. - Notre métier à l'IFP, c'est de développer les technologies de demain et nous pensons qu'elles contribueront à résoudre les problèmes d'énergie. Cela étant, les défis, tant sur le plan énergétique qu'environnemental, sont tels qu'aucune solution ne peut être présentée comme la panacée. Personne ne peut présenter le solaire, l'éolien, les économies d'énergie, le nucléaire ou le captage du CO2 comme pouvant régler seuls tous les problèmes. Il faut mettre en oeuvre au plus tôt une transition énergétique vers un mode de consommation énergétique durable. Si on attend 2050, on va dans le mur.
Prend-on le chemin de cette transition énergétique ?
Ce qui m'inquiète beaucoup, c'est qu'il n'existe aucune indication sur le cadre international qui prévaudra après l'échéance du protocole de Kyoto en 2012. Le protocole a été un premier pas important, mais il faut définir au plus tôt le cadre international qui va pouvoir se mettre en place au-delà de 2012. Les négociations internationales n'ont pas progressé. Or les Chinois construisent chaque semaine une centrale à charbon d'1 gigawatt - soit l'équivalent d'une tranche nucléaire - qui a vocation à durer pendant 50 ans.
Quelle place la taxation doit-elle occuper pour limiter les gaz à effet de serre ?
Nous constatons que, lorsque les prix sont élevés, la consommation baisse. Donc taxer l'énergie ou les émissions de CO2 devrait permettre de réduire les rejets de CO2. Mais ce n'est pas la panacée. Ainsi, la flambée des prix du pétrole ne s'est pas traduite par une réduction significative de la consommation. La mise en place d'un système d'échange des émissions au niveau européen en 2005 a permis de fixer un prix du CO2. C'est une avancée, mais elle a connu quelques ratés l'année dernière, avec l'effondrement du prix du CO2. Or les industriels, conscients qu'ils doivent intégrer le risque CO2 à long terme, ont besoin d'en connaître le