Pouvoir et médias: comment envisagez-vous leurs rapports?
Sujet
« Pouvoir et médias : comment envisagez-vous leurs rapports ? »
Introduction
Le « pouvoir » et les « médias » sont deux expressions de la puissance sociale qui sont étroitement associées tout en étant potentiellement conflictuelles. La tentation est grande, sur un sujet aussi ample, de réduire le problème posé à ses figures les plus simples, au risque de schématiser à l’excès. Comment embrasser en effet les innombrables formes logiques et historiques des relations entre les pouvoirs et les différents médias, si variables selon les époques et selon les régimes politiques, au quatre coins de la planète ! ? On proposera donc – en première approximation - d’examiner les formes les plus exemplaires de ces relations. On remarquera tout d’abord que, comme nul ne peut l’ignorer, les médias et le pouvoir sont toujours et partout interconnectés. Il est non moins flagrant que la relation entre médias et pouvoir politique est naturellement conflictuelle. On observera enfin que dans le cas limite de la démocratie, la relation entre les médias et le pouvoir est foncièrement ambivalente.
I. Une relation d’interdépendance
La relation entre le pouvoir et les médias (on prend ici le terme « média » dans son acception la plus générale de moyen de diffusion publique des opinions et des pensées) oscille, de façon générale, entre deux pôles. Idéalement, une presse libre, assorti du droit de publier toutes sortes de textes sans censure, garantit l’existence d’un espace public, condition de possibilité de toute république. A l’inverse, la subordination des médias au pouvoir signe l’arrêt de mort de toute émancipation morale et politique des citoyens. Dans la plupart des régimes contemporains, la réalité se situe dans une zone intermédiaire, comme en témoigne le rapport annuel de Reporters sans frontières (à consulter le rapport 2009 http://www.rsf.org/fr-classement1001-2009.html). Le Danemark est le pays le plus