Le moi se construit grâce à ses rapports au monde. Il est la conscience de soi qui permet de se situer dans le monde. Instable, le moi est en perpétuel changement, il aspire toujours a être autre. Etre autre, c'est ne plus etre le moi présent. Mais L'homme vit dans le présent, et en aspirant toujours à être autre, le moi n'est jamais satisfait de son rapport au monde présent. Pourquoi le moi veut-il toujours être un autre? Nous répondrons à cette question en étudiant la caractéristique de l'homme qui fait de lui un être en devenir, puis en observant son désir d'apparaitre dans le monde.

L'homme vit dans le présent, mais paradoxalement il est sans cesse tourné vers l'avenir. Il utilise le présent comme un moyen de parvenir à ses fins, qui sont nécessairement futures. Pour disposer les choses du présent de façon à ce que ses espoirs se réalisent, l'homme rectifie ses rapports au monde. Le moi étant justement le résultat des rapports au monde de l'homme, rectifier ses rapports au monde revient à rectifier le moi lui-même. Le moi se dispose lui même en tant que moyen de parvenir à ses fins, et change pour assurer son bonheur futur. Car le moi a toujours des projets, et des désirs. Le désir de posséder quelque chose ou de faire quelque chose, c'est le désir d'être autre, car chaque action modifie le rapport au monde du moi. Aspirer au futur, c'est aspirer au changement. Mais ce n'est pas qu'une question de volonté. L'homme est un être en devenir et il n'en a pas le choix. Comme l'affirme Sartre, n'ayant pas de puissance supérieure pour lui dicter sa conduite, l'homme est « condamné a être libre ». S'il est libre de changer comme il le souhaite, l'homme est dans la nécessité de le faire. Il a un avenir vierge devant lui, et pour être quelque chose il ne peut que se projeter pour faire quelque chose de cet avenir, et donc aspirer au changement. Le moi doit s'inventer a chaque instant, et s'il ne le fait pas il ne sera rien dans l'avenir. Il n'y a pas de nature