Pourquoi, dans les apologues, les persos principaux sont-ils parfois des animaux, plutôt que des humains ? quel intérêt y trouvent les auteurs ?
Pourquoi, dans les apologues, les persos principaux sont-ils parfois des animaux, plutôt que des humains ? Quel intérêt y trouvent les auteurs ?
Jean de La Fontaine s’est rendu célèbre en mettant en scène dans ses Fables des animaux aux caractéristiques humaines. C’est un choix assez courant chez les auteurs d’apologues. Pourquoi ? Mais d’abord, qu’est-ce qu’un apologue ? Un bref récit à visée argumentative et didactique, c’est à dire une histoire racontée dans le but d’enseigner quelque chose, de convaincre ou de faire réagir, qui montre souvent les défauts de la société, et dont on tire une morale. Pourquoi, alors, utiliser des animaux dans le rôle des humains ? On montrera tout d’abord que la satire est rendue plus facile par la caricature, puis que le dépaysement permet de tromper la censure, et enfin l’attrait que peut avoir ce procédé.
La caricature des traits de caractère humains permet, en les accentuant, de faire monter la révolte chez le lecteur. Or, placer tous les défauts chez un personnage humain ne serait ni vraisemblable, ni convaincant. Utiliser des animaux permet de jouer sur les préjugés du lecteur sur tel ou tel animal – le loup est cruel, le renard rusé, la fourmi est économe... Ainsi, l’auteur n’a pas besoin de décrire la personnalité de son personnage, et le lecteur a l’impression que les impressions viennent de lui. Le récit utilisera donc ces idées que le lecteur se fait des personnages. Nul ne s’étonnera que le renard dupe le corbeau ou que le loup mange le mouton. Puis le conteur déduit la morale, qui semble logique au lecteur. Le renard vit effectivement aux dépens de ceux qui se laissent abuser par lui, et le loup a raison puisque ceux qui le contredisent ne le font jamais longtemps. Si la Fontaine avait raconté les mêmes histoires avec des hommes dans le rôle du loup et du renard, la fable aurait perdu en vraisemblance mais aussi en efficacité. En effet, il est plus