Politique monétaire et efficacité économique
A) Instabilité due aux anticipations
L’efficacité et les limites de la politique monétaire peuvent être abordées en tenant compte de la nature des anticipations, de l’état du système dans lequel elle s’insère, de la stratégie politique mise en œuvre, et de l’environnement international auquel elle est confrontée.
L’indépendance des banques centrales et/ou leur focalisation sur les objectifs de stabilité des prix et de défense du taux de change est une source de tension et d’incompréhension politique. Le monétarisme et les travaux de M. Friedman qui constituent le point d’ancrage théorique de cette vision de la Banque centrale. Les gouvernements, c’est-à-dire les pouvoirs publics, dans les différents pays de la zone euro n’ont plus la possibilité d’utiliser la politique monétaire à des fins de politique économique. La nécessité de lutter contre l’inflation grandissante au début des années 1980, la montée conjointe du monétarisme, les résultats relativement satisfaisants en matière de lutte contre l’inflation des banques centrales indépendantes aux Etats-Unis et en Allemagne, ainsi que le rôle croissant joué par la monnaie et les finances dans l’économie ont conduit nombre de pays à opter pour cette indépendance de la Banque centrale. Seul un organisme indépendant peut en effet intervenir en élevant les taux sachant que, de fait, cela pèsera sur la croissance et l’emploi. Une Banque centrale soumise à des pressions politiques ne pourrait le faire, ce qui serait sanctionné par les marchés.
Mais cette indépendance de la Banque centrale pose néanmoins un problème de légitimité de ses actions. Auprès de qui doit-elle rendre des comptes ? Cette indépendance dans la zone euro a donc été poussée à l’extrême puisqu’il n’y a pas de pouvoir exécutif unique en face mais en 2011 27 pays. Par rapport à d’autres banques centrales, l’indépendance de la BCE est donc très forte et sa