"Les femmes qui veulent devenir mères n'ont pas à se justifier, pourquoi celles qui ne le souhaitent pas sont elles sommées de s'expliquer ? Il paraît que la maternité est la plus belle chose qui puisse arriver à une femme, que sa vie change dès qu'elle a accouché, mais, je l'aime comme elle est ma vie ! Ma mère me dit que c'est fou de ne pas vouloir d'enfants à mon âge, moi, je réponds que c'est fou d'en vouloir : les kilos en trop, les biberons, les contraintes, les conversations autour de la crèche ou des dernières couches lavables, non merci, je les laisse aux autres." Elodie trouverait sans doute du soutien auprès de nombreuses associations "antireproduction" qui fleurissent depuis 30 ans aux Etats-Unis, où le nombre de femmes nullipares a doublé en vingt ans, au point qu'un nouveau therme est apparu pour qualifier ces adultes qui ne veulent pas fonder une famille : les Childfree. Ils clament haut et fort leur position antibébé sur des forums dédiés. "Les enfants sont un fléau, ils polluent la planète et sont responsables du surendettement", peut-on lire sur celui de No Kidding!, une association crée en 1984 par Jerry Steinberg, qui a choisi la vasectomie à 34 ans. Ici, on est plus mesuré. Si la Fête des non-parents, importée de Belgique à Paris par l'écrivain Théophile de Giraud, a connu un certain succès en mai dernier, on est loin du phénomène de masse. C'est que la France, pays de la mode et du fromage, est aussi celui du bébé. Et la pression est lourde, alimentée par une politique familiale efficace : créches, allocations familiales...Résultat, l'Hexagone détient le record européen de fécondité, avec une moyenne de deux enfants par femme en 2009, et plus de 71 % de mères de 25 à 49 ans salariées, un autre record en Europe. Travailler ou enfanter, ici, on n'a pas à choisir. Du coup, les quelque 10% de Childfree français, dont 3% sont infertiles et 5% n'ont jamais vécu en couple, se sentent seuls et, souvent, incompris.

Un homme n'a pas besoin