physique
Par François Jarraud
Les incidents à répétition survenus récemment poussent la question de la violence scolaire au premier plan médiatique. Pour spectaculaires qu'ils soient, sont-ils significatifs de ce phénomène ? Les solutions envisagées, comme les personnels de prévention, sont-elles efficaces ?
D'habitude c'est au printemps que le ministre de l'éducation nationale intervient sur le dossier de la violence scolaire. Rappelons-nous Xavier Darcos, auteur de pas moins de 3 plans tous censés stopper net la violence. Luc Chatel avait élevé le débat avec des
"Etats-généraux de la sécurité à l'école " en avril 2010 et des Assises sur le harcèlement en mai 2011. Mais au printemps 2012, d'autres événements ont pris le devant de la scène médiatique. Et c'est à cette rentrée que trois incidents en une semaine inscrivent cette question de façon spectaculaire dans les priorités du nouveau ministre. Ce sont des coups portés à deux reprises sur deux enseignants différents dans le même établissement de la banlieue de Poitiers. Et surtout une agression à Bordeaux fortement médiatisée puisque rattachée à la question de la laïcité. Cette succession d'incidents donnent l'impression que la violence augmente et qu'elle est liée à une montée du sentiment religieux.
Que sait-on de la violence scolaire ?
La violence scolaire augmente-elle vraiment ? Malgré l'ancienneté du phénomène, les sources sérieuses sont rares. Une étude de la DEPP (ministère) en 2011 montre une hausse sensible des "actes de violence" recensés officiellement par l'enquête SIVIS. De
2008-2009 à 2010-2011, on serait passé de 10 incidents pour 1000 élèves à 13. C'est ce qui a fait dire à F. Hollande, en visite à Pierrefitte en janvier 2012 que "la violence à l'école augmente et s'intensifie. En deux ans le nombre d’incidents graves dans les établissements a progressé de 20%". Il avait à cette occasion promis de créer des emplois de prévention. Mais