PHILOSOPHIE
« Connais-toi toi-même », l’impératif socratique, même s’il n’a pas un sens psychologique, prend toute son importance dès lors que l’on veut savoir qui l’on est et prendre sa vie en main. Il faut apprendre à se connaitre, d’où la pratique de l’écriture de soi, les autobiographies, par exemple les confessions de Rousseau. Il n’est pourtant pas facile de se connaitre, c’est la leçon de la tragédie de Sophocle, « Œdipe-roi ». Œdipe, qui avait su déchiffrer l’énigme du sphinx et savait ce qu’était un homme, ignorait son identité personnelle, faute d’avoir su déchiffrer l’énigme de son nom (l’homme aux pieds enflés). Œdipe est un nom symptôme, il s’est donc rendu coupable à son insu de parricide et d’inceste. Pour se cacher la vérité, Œdipe se crève les yeux. A l’image d’Œdipe, il faut répondre à cette question : « Qui suis-je ? », suis-je même ce que j’ai conscience d’être ?
Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
I Conscience de soi et connaissance de soi
Parce que j’ai par ma conscience accès à mon fort intérieur, personne ne semble mieux placé que moi pour me connaitre.
1) La spécificité humaine de la conscience
Hegel (19ème siècle) affirme que l’homme n’est pas dans le monde comme une chose parmi les choses : il existe et il sait qu’il existe, nous appartenons à l’homo sapiens. Hegel dit que l’homme mène une « double existence » : il est à la fois chose et esprit, il existe en soi, et pour soi.
En soi : c’est le mode d’être des choses qui sont présentes dans le monde ici et maintenant.
Pour soi : c’est un mode d’être conscient caractéristique de l’homme, qui est capable de se représenter le monde et lui-même.
Ce qui pose l’homme face au monde, c’est la conscience.
a) La conscience
Etymologie : cum-scientia (avec-savoir)
La conscience est un savoir qui nous accompagne, c’est la connaissance plus ou moins claire que le sujet a de lui-même et du monde.
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