Philosophie: la liberté
« Être libre, c'est faire ce que je veux » : telle est notre définition courante de la liberté. Je ne serais donc pas libre lorsqu'on contraint ma volonté par des règles, des ordres et des lois. Être libre serait alors la condition naturelle de l'homme, et la société la marque de son esclavage. Pourtant, cette opinion ne semble pas tenable.
1 Le désir de liberté
Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ?
Chaque individu possède au moins un désir, sinon une expérience de ce qu’il nomme liberté. Le concept est cependant difficile à définir, parce qu’il concerne des domaines apparemment différents (de la liberté de penser à celle d’agir), mais aussi parce que ses acceptions historiques sont variables.
L’expérience simple d’un comportement libre enseigne qu’il n’est soumis à aucun empêchement : être libre, c’est faire ce que l’on voulait… On retrouve là une signification première du terme qui, dans l’Antiquité, désigne bien le statut du citoyen ou du maître, par opposition à l’esclave.
La liberté résulte d’une histoire
Cette inscription initiale de la liberté dans la vie de la Cité fait de la liberté, comme le souligne Hegel, un privilège : ce n’est pas encore l’homme en général qui est conçu comme libre. Pour reconnaître que tout homme est libre par nature ou essence, il faudra que le christianisme confirme les affirmations des Stoïciens, en faisant de la liberté un principe spirituel ou moral. De cette liberté intérieure à la liberté concrète, dans le réel, le chemin parcouru correspond pour Hegel au « long processus qui constitue l’histoire elle-même ».
2 De la liberté intérieure à la liberté en situation
Indifférence, choix et obéissance à la loi
En affirmant que le sage doit être indifférent à ce qui survient, le stoïcisme délimite une indépendance par rapport au monde et aux passions qu’il peut susciter, position génératrice de conceptions que l’on