Peut-on s'occuper de l'autre?
», « s’occuper » prend le sens de « consoler ». Ce sens est induit par la limite du premier terme, qui n’implique que le corps. On doit, au-delà du corps, s’intéresser aux états et aux âmes. Mais il y a une difficulté manifeste. Comment pouvons-nous nous occuper des états mentaux de l’autre puisqu’il est l’autre -> nous ne pouvons pas présupposer un accès à l’état mental de l’autre et la capacité de l’autre à évoquer ce qu’il vit. L’autre est doublement l’autre. D’abord, l’autre par lui-même, et le malheur quand il s’abat nous laisse dans un état d’incompréhension. Secondement, l’autre est un autre pour moi -> ce qu’il vit, je l’ignore. Je ne sais pas l’effet que cela fait d’être l’autre pendant un malheur. Cependant, c’est parce que je ne sais pas l’effet que cela fait que je suis là pour l’autre. Autrement dit, ne pas savoir, c’est ne pas sombrer dans la passion de l’autre (patio en grec signifie subir). Or celui qui …afficher plus de contenu…
Avec présuppose 2 choses : une double autonomie. L’autonomie de celui qui est accompagné et de l’accompagnant. En cela, « avec » n’est jamais « pour ». « Pour » nie l’autonomie de l’accompagné, par l’autonomie de l’accompagnant. De sorte que « avec » conserve l’autonomie tout en pensant la relation d’aide. Ainsi, nécessairement on doit penser une forme de transfert de l’autonomie de l’aidant à l’aidé. La modalité d’un tel transfert se fait par l’éducation. Eduquer c’est permettre à l’autonomie parce qu’un être s’y engage librement. Ce transfert ne s’entend pas comme la perte d’autonomie pour l’un, mais l’accès à l’autonomie pour l’autre. Comment peut-on faire accès à l’autonomie de façon autonome, puisqu’on impose une manière d’être. La solution consiste non pas à viser une forme particulière d’autonomie, car si tel était le cas, il y aurait re détermination, ce que l’on vise c’est