Peut-on se passer d'un maître ?
Selon l'opinion commune, l'idée de maître apparaît comme péjorative dans la mesure où il entraverait la liberté de l'individu ; ce dernier a par conséquent été activement remis en question, entre autres en raison de l'assimilation facilement faite d'un habituel rapport de maître à élève à celui de maître à esclave. Pourtant, le maître doit avoir une utilité, faute de quoi on ne s'interrogerait pas sur la question de pouvoir ou non se passer d'un maître. Alors qu'est-ce qui explique une telle réticence à avoir un maître ? Par ailleurs, quelle utilité peut-il avoir ? Est-il indispensable ou accessoire ? En avons nous réellement besoin ? Après avoir tenté de répondre à ces questions, nous nous demanderons si le maître ne dépendrait pas clairement de son élève.
I/ Maître, connotation péjorative. Différents maîtres, différents rejets du maître propres à la nature humaine. Liberté compromise ?
Pour le moment, nous choisirons d'employer le mot « maître » dans le sens de celui qui sait et qui transmet son savoir.
La plupart des hommes acceptent difficilement de rechercher un maître de son plein gré. En effet, accepter un maître équivaut à se reconnaître comme individu devant se former, se développer, étant necessiteux d'une aide exterieure pour évoluer. Il peut sembler au premier abord que se choisir un maître c'est remettre en question son intelligence, situation humiliante, difficilement soutenable.
De plus, le risque est grand que ledit maître ne se contente que de fournir divers savoirs à un élève passif, sans l'apprendre à s'interroger sur la façon dont on peut établir ces savoirs. A ce moment là, il n'instruit pas à proprement parler son élève, mais façonne son esprit, cherche à reproduire à travers son élève une copie conforme de son être, acte vide d'interêt rationnel.
Par ailleurs, l'élève peut devenir dépendant du maître, se sentant incapable d'être lui même sans son maître. La fascination de l'élève peut atteindre ses