Peut-on refuser l'idée d'un inconscient psychique ?
Nous pouvons distinguer deux fonctions du mot inconscient. Il peut être l'adjectif qualifiant ce qui est dépourvu de conscience, ou le substantif désignant l'ensemble des phénomènes psychiques refoulés. Refuser l'idée d'un inconscient psychique revient à accepter la conscience comme seule et unique réalité psychique, ce qu'il est naturellement impossible de faire si les preuves de l'existence de l'inconscient sont apportées.
C'est pourquoi, dans le cadre de notre étude, nous répondrons à la question suivante : « Quelles sont les manifestations de l'inconscient psychique du Sujet ? »
Pour cela, nous montrerons d'abord les limites de la théorie cartésienne faisant de la conscience le seul compartiment psychique du Sujet, ce qui nous permettra d'introduire les manifestations de l'inconscient selon l'inaperçu (absence de conscience dans nos perceptions) ou comme une réalité psychique à part entière au processus de fonctionnement complexe, selon la théorie freudienne.
Pour Descartes, il existe deux modalités du Sujet : la pensée, res cogitans, qui par le biais du cogito (prise de conscience d'une pensée qui se pense elle-même comme être de pensée) fait de l'individu un être conscient, et l'étendue ou construction, res extensa, qui est son enveloppe matérielle dans l'espace. C'est le dualisme substantiel qui dissocie l'Âme et le Corps.
Cependant, le principe du cogito, « Je doute donc je pense, je pense donc je suis, si j'existe » affirme que le Sujet, étant unique, n'existe pas s'il ne pense pas, ce qui est inconcevable avec l'idée d'un inconscient psychique. Mais cette théorie peut être mise en défaut par un exemple simple : le sommeil. En effet, lorsque l'on dort, nous ne sommes pas conscients mais nous continuons d'exister. De plus, le sommeil est un contre-exemple d'autant plus intéressant qu'il est le théâtre d'une activité psychique intense qui sera qualifiée plus tard par Freud (au XXème