Peut-on dire "à chacun sa vérité" ?

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Nous admettons volontiers que les autres puissent soutenir des vérités différentes des nôtres, comme en témoigne l'expression courante : "à chacun sa vérité". Cette formule est souvent utilisée lorsqu'il s'agit de mettre fin à une discussion. Elle revient à avouer un désaccord, mais elle invite en même temps à considérer ce désaccord comme normal, étant donné la necessaire divergence des points de vue. D'une part nous sommes souvent prêts à nous accommoder de cette formule par souci de posséder pour nous-même d'abord la certitude rassurante et la supériorité que confère la vérité. Chacun considère donc assez spontanément qu'il a raison de penser, parler ou agir comme il le fait, et si personne n'est d'accord, peu importe, c'est simplement qu'il y a plusieurs vérités. D'autre part, l'expression "à chacun sa vérité" se présente comme une maxime de tolérance : on revendique ici pour chacun le droit de penser ce qu'il veut, car en matière d'opinion, chacun est son propre maître et il lui revient en toute liberté de choisir sa vérité. Si nous ne sommes pas d'accord, peu importe, ce n'est pas une raison pour nous entretuer. L'expression "à chacun sa vérité" est donc porteuse d'une double revendication, à la fois de vérité et de liberté, l'une sur le plan théorique, l'autre sur le plan pratique.

Pourtant, la vérité et la liberté sont-elles bien garanties par cette expression ? D'une part, en effet, suffit-il à chacun de juger par lui-même pour être dans le vrai ? Si chacun a raison, en quoi peut-il donc dire qu'il a raison ? Le mot "vérité" garde-t-il son sens si on admet qu'il puisse exister autant de vérités que d'individus ? En d'autres termes, la vérité peut-elle être plurielle, subjective, relative ? La vérité ou des vérités ? D'autre part, l'esprit de tolérance qui semble animer l'expression "à chacun sa vérité" ne cache-t-il pas lui aussi des présupposés discutables ? Le repli de chacun sur "sa" vérité garantit-il vraiment le respect des libertés ? La véritable

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