Peut-on croire au père noel
2011
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NOTES DE LECTURE
Gatti, Fabrizio (2008) Bilal sur la route des clandestins , Paris, Editions Liana Levi, 478p.
D
Mickaël, Quintard d'entre eux la fin du périple. Bloqués et sans argent, beaucoup de ceux qu’il appelle les stranded ne peuvent plus rebrousser chemin. C’est avec eux qu’il va séjourner, qu’il va écouter et qu’il va voir. Il découvre alors l’ « économie de transit » et la violence de la situation des stranded, la corruption, les sévices des militaires, la faim et la soif et les multiples formes d’exploitation. Plus au Nord, l’auteur découvre l’oasis de Dirkou, celle des esclaves. Véritable plaque tournante du trafic de clandestins pour les passeurs, elle est une cage pour les migrants, dont le Sahara et le Ténéré sont les barreaux. Comment épargner et repartir quand le salaire ne dépasse pas le montant de la nourriture ? Pris au piège, les stranded doivent alors travailler « gratuitement » pour survivre. « Dure comme Dirkou », l’oasis est bel et bien le point névralgique de la souffrance des migrants et de l’exploitation par les passeurs. Refoulé à la frontière libyenne, Fabrizio Gatti doit renoncer à son itinéraire initial. Après contournement, la deuxième partie de l’ouvrage se déroule alors sur l’autre rive du Sahara. Après avoir rencontré certaines conditions de départ et connu la traversée du désert, l’auteur veut voir les situations d’arrivée. Les côtes tunisiennes et l’investigation de l’organisation des départs des « Lampa Lampa 1 » passées, l’auteur décide de prendre l’identité d’un kurde et de se faire enfermer au sein du centre de rétention de l’île de Lampedusa. Fabrizio Gati devient alors Bilal Ibrahim El Habib. Si
En référence à la destination qu’est l’île de Lampedusa.
1
ans cet ouvrage d’investigation, Fabrizio Gatti, journaliste italien, suit le parcours de migrants en quête d’Europe. De Dakar à l’île de Lampedusa, en passant par Niamey, Agadez ou encore Dirkou, l’auteur vit à leurs côtés la dure réalité