Paul verlaine, "soleils couchants", poèmes saturniens (1866)
I) Le monde poétique
Monde issu de sa propre conception, le poétique, qui reste celui du poète, de la lecture, et de sa perception.
- Création poétique
La création est ainsi celle d’un monde de musique et de couleurs. Musique, par les assonances en / an / ève / eil et allitérations, comme ici en « b », « aube affaiblie », la structure en répétitions « Couchants sur les grèves », « soleils couchants » et anaphores « la Mélancolie », les rimes enfin. Le vers impair ne diffuse pas une sensation de boiterie mais imprime un rythme régulier au poème. Musicalité, donc, sons mais également couleur « vermeils » et la recréation d’un univers à partir des modalités sensorielles et auditives.
- La mort du je ?
Le monde du poète, absent par le pronom personnel, présent par une seule occurrence, celle du possessif « mon » renvoyant au siège de l’émotion, « cœur ». Pourtant, le poète reste perceptible dans cette émotion associée aux larmes, « verse », par sa sensibilité et sa recherche d’un monde perdu, recherché dans toute entité « les champs », « les grèves ».
- Mélancolie
Le monde poétique serait ainsi celui de la « mélancolie », répétée par deux fois. Elle se présente cependant aussi par la double thématique de son titre, déjà, entre Saturne, astre de la mélancolie, et les « Soleils couchants », au pluriel, en thématique de la déclinaison. Mélancolie de ce qui a été, ou de ce qui pourrait être, elle s’imprègne puis déteint sur le paysage, baigné de tristesse aux « soleils couchants ». Et de s’incliner avec lui, dans le poème. Recréer un passé ou recréer le