passé
Nous existons dans le temps et notre existence se confond avec lui. Le passé, c’est la dimension du temps écoulé d’une manière irréversible. Tantôt plaisant, tantôt pesant, voire même obsédant, il fait partie intégrante de notre vie quotidienne et nous permet d’exister. Il structure la personnalité de l’individu, sans laquelle il ne pourrait pas accéder à la liberté. L’homme a une histoire. C’est l’ensemble des faits et des événements qui composent le passé humain. Les hommes se référent souvent à leur passé et ont même besoin de le commémorer. Pour quelles raisons ont-ils besoin de réactiver les souvenirs du passé par une cérémonie ? Nous verrons, dans un premier temps, comment le passé répond à une réelle nécessité, c’est-à-dire à un besoin de l’humanité entière, puis, dans un deuxième temps, que ce besoin de commémoration se situe au niveau des sociétés. Nous terminerons par montrer que les hommes ont tous besoin de commémoration pour comprendre le monde.
Tout d’abord, la commémoration du passé se pense à l’échelle de l’humanité. Il s’agit d’une nécessité « externe », qui implique une forme de déterminisme : les hommes semblent éprouver le besoin de commémorer leur passé pour comprendre ce déterminisme et surtout pour l’accepter. La commémoration a une dimension de rassemblement : les hommes maintiennent la conscience collective. Les cérémonies du souvenir sont l’hommage du présent au passé, à la mémoire de ceux qui ne sont pas morts pour rien. Par la mémoire, le passé continue à donner un sens au présent. Le passé appartient en propre à la conscience. La commémoration est une décision de la raison. Elle peut se penser à l’échelle des individus et des sociétés, par exemple, regarder des photos de famille pour réactiver les souvenirs des défunts et raconter leur histoire aux plus jeunes, ou encore rassembler des citoyens pour commémorer