satisfaction des besoins corporels : « il soupa », « il mangea », «il but », «il dormit », voilà à quoi se résume l’activité du faux dévot. A travers ces actions, il est décrit comme fainéant. Le champ lexical abondant du plaisir et de la volupté (« gigot », « but quatre grand coup de vin», « mangea deux perdrix »), mais également celui de la quantité nous démontre clairement la caricature d’un libertin, qui ne se préoccupe que de sa propre personne. Toutes ces activités : la paresse, la gourmandise, l’égoïsme sont considérées comme péchés capitaux. Dorine joue subtilement de l’antithèse et du parallélisme, ainsi les maux d’Elmire sont opposés au bien-être de Tartuffe. C’est alors que la maladie s’oppose à la santé, l’insomnie au sommeil, le sang au vin ; cet effet nous dévoile l’égoïsme du personnage de Tartuffe.
Enfin, un certain décalage se dessine entre le but et le moyen : pour fortifier l’âme d’Elmire et « réparer le sang » qu’elle avait perdu, Tartuffe « but quatre grand coup de vin ». Cet effet de décalage renforce le grotesque et l’hypocrisie du personnage.
L’utilisation de l’adverbe dans la réplique : «fort dévotement il mangea deux perdrix » est ironique. Dorine veut faire entendre le contraire de ce qu’elle dit, c’est ce qu’on appelle l’antiphrase. L’expression la plus juste, serait dans ce cas «avidement». En réalité ce qu’il adore ce n’est pas dieu mais les deux perdrix.
I) conclusion :
Molière, dans cette scène dénonce les motivations réelles de l’imposteur et l’aveuglement total d’Orgon. Le portrait de tartuffe par Dorine est très satirique : Molière y peint avec ironie et férocité la dévotion