La féodalité est un système politique ayant notamment existé en Europe entre le Xe siècle et le XIIe siècle, dans lequel l'autorité centrale s'associe avec les seigneurs locaux et ceux-ci avec leur population selon un système complet d'obligations et de services. Le terme féodalité est issu du latin médiéval1 feodum, « fief », qui vient probablement lui-même du francique fehu, « bétail », et/ou du gotique faihu, « argent, possession »2. Le mot « féodalité » est un mot savant et tardif employé au XVIIe siècle. Il dérive du mot fief par l’intermédiaire de l’adjectif féodal. Fief et Féodal sont beaucoup plus anciens : sous leur forme latine — la seule usitée à l’origine — « fief », en latin fevum, remonte au Xe siècle, mais ne s’est guère répandu qu’au XIe siècle, tandis que « féodal », feodalis date du XIe siècle3. La féodalité n'est pas seulement un système politique dont l'autorité centrale partage dans les faits le pouvoir souverain avec des principautés, des fiefs ou des fédérations, gouvernés par des seigneurs, mais aussi et surtout un ensemble d'institutions et de relations concernant toute la société dite féodale4, créant et régissant des obligations et des services — principalement militaires — de la part d'un homme libre, dit « vassal », ayant le plus souvent pour effet la concession par le seigneur au vassal d'un bien, dit « fief »5. Cette société féodale serait, d'après certains historiens, le résultat de la disparition de l'autorité publique entre le Xe siècle et le XIIe siècle, due à une crise sociopolitique, la mutation féodale6, mais d'autres ne distinguent pas de changement majeur entre les temps carolingiens et le XIIe siècle7, allant jusqu'à nier cette notion de féodalité8. Au IXe siècle, l'Occident connaît de nouvelles invasions. Grâce à leurs navires bien adaptés, les Vikings, venus de Scandinavie (Nord de l'Europe d'où « Normands »), parviennent à remonter les cours d'eau et à piller l'Occident. La défense du pays est exercée par les