Féodalité
Couronnement de Charlemagne
À une époque où la notion de liberté individuelle est à peine concevable et où les connaissances scientifiques sont embryonnaires, ce sont le système social et les conceptions religieuses qui déterminent la manière dont vivent les hommes et les femmes, et leur façon de percevoir le monde qui les entoure. La société du Moyen Âge est une société fortement hiérarchisée, fondée sur la transmission héréditaire du pouvoir, des titres et de la richesse. Au XIIe siècle, la société est divisée en trois classes ou ordres : les clercs et les hommes d’Église, les guerriers (seigneurs et chevaliers) et les « travailleurs », qui sont paysans, artisans, etc. Deux de ces classes se disputent le pouvoir : les guerriers et les hommes d’Église. Dans les faits, toutefois, aucune de ces trois classes n’est plus importante que les autres, puisqu’elles sont interdépendantes. En effet, ceux qui travaillent ont besoin de la protection des guerriers, qui ont, en retour, besoin du fruit des labeurs des paysans et des produits des artisans. Quant aux hommes d’Église, ils ont besoin à la fois de la protection des chevaliers et du travail des paysans et des artisans. En retour, les deux autres ordres ont besoin de l’Église pour s’assurer du bien-être de leur âme et obtenir la « vie éternelle ». Ainsi, la féodalité est un moment particulier dans l’histoire occidentale qui est la conséquence directe de la dissolution de l’autorité publique, assumée jusqu’alors par le roi. En effet, l’affaiblissement de la royauté au IXe siècle change les rapports politiques et, peu à peu, le pouvoir de commander, de rendre justice et de taxer les gens du commun se répartit entre de petites cellules autonomes construites autour des châteaux. Les seigneurs de ces domaines (qui sont parfois très vastes) ont coutume de les séparer en plus petits lopins, qu’ils font cultiver par des paysans libres. Ces parcelles de terres sont appelées fiefs – en fait, le mot « féodalité