Où trouver la force de vaincre ses passion ?
La passion, du latin passio, « souffrance, action de supporter » représente les états affectifs et intellectuels assez puissants pour dominer la vie de l'esprit. Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultants de l'action du corps sur celle-ci.
Les passions sont destructrices pour le sujet qui les vit dans la mesure où elles le rendent étranger à lui-même. La passion est une servitude qui, parce qu'elle grossit la valeur de son objet, conduit à l'excès, et ainsi à des comportements irrationnels. Que l'on pense par exemple au personnage de Molière, l'avare, dont la cupidité lui fait perdre tout sens de la mesure. L’action de vaincre repose sur l’idée de dominer quelqu'un qui résiste, le soumettre à son emprise pour lui imposer sa volonté. Vaincre c’est être plus fort qu'une réalité intérieure ou extérieure à soi-même. Tout repose sur la force et la volonté de l’individu, son choix car on peut conserver ses passions tout en sachant qu’elles sont difficiles à satisfaire.
Doit-on donc résister à nos passions ?
De quelle manière ?
Rousseau revalorise le désir et la passion, qui sont les seules sources possibles de bonheur en ce monde. Mais il le fait aux dépens de la réalité, au prix d'une affirmation pessimiste sur le monde sensible. Vivre sans aucune passion est impossible, parce que le fait d'être vivant implique d'avoir un corps qui est nécessairement affecté par le dehors. C'est ce que montre Descartes, dans les Passions de l'âme: toute passion de l'âme a sa source dans le corps. La passion est une action du corps sur l'âme.
La passion relève du corps, donc de ce qu'il y a de mécanique en nous.
Pour vivre sans passion, il faudrait vivre sans corps, ce qui est manifestement une impossibilité biologique. Mais il faudrait en outre que l'homme fasse le sacrifice de ce qui le rend humain.
Nous ne pouvons rien à nos passions, elles sont en nous et apparaissent comme les sentiments,