Outsider
Constat brut. Les salaires des femmes cadres sont à la fois plus faibles et plus concentrés que ceux des hommes. En 2007, le salaire médian des femmes est de 38,4 K€, contre 45 K€ pour leurs homologues masculins (salaire médian : la moitié des femmes gagne moins de 38,4 K€, l’autre moitié gagne plus). Un différentiel de 17% en faveur des hommes. Une différence qui augmente avec l’âge. Alors qu’elle est de 9% pour les moins de 35 ans, elle monte à 13% pour les 35 à 44 ans et culmine à 19% chez les cadres de 45 ans et plus. Qui plus est, 80% des rémunérations des femmes sont comprises dans une fourchette de 28 à 60 K€. Pour les hommes, cette fourchette est de 30 à 75 K€.
Des différences notables. Mais les hommes et les femmes ne présentent pas les mêmes caractéristiques individuelles, n’occupent pas les mêmes emplois et ne travaillent pas dans les mêmes entreprises. Si les femmes sont aussi diplômées que les hommes, elles sont moins souvent issues d’une école d’ingénieurs. Leur expérience est aussi plus courte. Côté emploi, on retrouve les femmes plutôt dans les activités fonctionnelles (gestion, comptabilité, RH…), alors que les hommes occupent plus fréquemment des postes dans des fonctions techniques, telles que la production. Les femmes sont moins nombreuses à encadrer une équipe et à gérer un budget, ou alors, de moindre dimension. Elles sont également plus représentées dans les très petites entreprises et dans le secteur des services.
Comparer ce qui est comparable. Si on compare les salaires des hommes et des femmes à caractéristiques identiques, l’écart salarial se réduit certes, mais ne s’annule pas (7%). Les effets de structure n’expliquent donc qu’en partie les différences de rémunération. Le reste peut être interprété comme la résultante d’une discrimination salariale à l’égard des femmes.
La répartition des salaires fixes par tranche illustre bien la dispersion des salaires différenciée selon le sexe :