opposer les paroles aux actes
Publié le 9 septembre 2014
INTRODUCTION Seul entre toutes les créatures qui peuplent la Terre, l’homme a la faculté de la parole. Les animaux communiquent entre eux, mais n’ont pas cette capacité d’exprimer leurs pensées par une suite de syllabes articulées. Ce privilège de l’homme sur les autres êtres est énoncé dans le mythe d’Adam et Ève, puisque dans ce récit de la création, Dieu après avoir créé toutes les espèces d’animaux demande à Adam de leur donner un nom. Par la parole, Adam devient donc le maître des animaux, créature supérieure par essence. Par la parole, dans ce mythe, Dieu délègue sa création à Adam. Autrement dit, la parole est un véritable pouvoir, mais ce pouvoir engage t-il autant que les actes ? Les paroles engagent-elles autant que les actes ?
PREMIÈRE PARTIE : DANS CERTAINS CAS, LES PAROLES ENGAGENT AUTANT QUE LES ACTES .
Premier argument : Ce qui montre que les paroles puissent engager autant que les actes , c’est que le langage a une fonction incitative. Cette fonction incitative se voit notamment dans le fait de commander (officier qui donne des ordres, par exemple), ou encore dans le fait de menacer (par exemple, professeur qui veut donner une sanction à un élève insolent avec des heures de colle). Enfin, le fait de séduire (le Don Juan qui ensorcelle par des paroles gratifiantes dans l’intention de plaire). On voit d’autant plus que commander, menacer et séduire sont des fonctions du langage qui sont incitatives (et donc engageantes comme les actes) par l’utilisation fréquente de l’impératif. Par exemple, l’officier dit « garde à vous ! » à ses hommes, le professeur dit « Taisez-vous ! » à l’élève chahuteur ; le séducteur dit « Déshabille-toi ! » à la femme à moitié conquise. Le langage, dans sa fonction incitative, engage donc la personne qui prononce ces injonctions et remarques dans la mesure où les paroles dites permettent de se faire obéïr par autrui.
Deuxième argument : Ce qui montre également que