Obama
Contrastes. Le président rock star et les foules subjuguées, sourire irradiant, charisme contagieux. Avec Barack Obama à la Maison-Blanche, c'en serait fini de l'ère plan-plan et couche-tôt de George et Laura Bush. Le 1600 Pennsylvania Avenue serait une maison ouverte, accueillante, où les artistes se presseraient. La réalité quatre ans plus tard : un président solitaire, replié sur sa famille. "Le meilleur endroit de la Maison-Blanche, expliquait-il récemment au journaliste Michael Lewis en lui désignant un balcon du premier étage. Michelle et moi, nous sortons le soir sur ce balcon et nous asseyons. C'est le lieu le plus proche où nous puissions nous sentir en dehors de la bulle."
Comme avec Bill Clinton, les gens ont la chair de poule quand Obama entre dans une pièce. Il électrifie ceux qui l'approchent. Mais la comparaison s'arrête là. Clinton était un virtuose des relations avec le monde politique, alternant coups de fil, cocktails et tapes dans le dos. Obama, lui, désespère souvent ses conseillers, refusant de prendre son téléphone pour remercier, cajoler, consulter.
Confiant ou arrogant ?
"No-drama Obama". Le surnom lui colle à la peau, à juste titre : un président qui garde toujours le contrôle de ses nerfs, qui ne réagit pas de façon impulsive. Cela s'était vu lors des primaires de 2008, quand il accusait un gros retard sur Hillary Clinton. A aucun moment le candidat n'avait semblé paniquer. Président, il n'a jamais donné l'impression de réagir de façon désordonnée aux événements, à la différence d'un Bill Clinton.
Entre la confiance en soi et l'arrogance, la frontière est évidemment ténue. Karl Rove, le stratège de Bush, a eu ce mot méchant à propos d'Obama : "C'est le type qui, au Country Club, accompagné d'une belle fille, un Martini en main et une cigarette au bec, est adossé au muret fait des commentaires sarcastiques surtout le monde." Injuste. Mais l'arrogance de premier de la classe n'était pas loin lors du