Néoclassiques et keynésiens
Après huit années de prospérité, une crise économique, déclenchée par un krach boursier, éclate en 1929 aux Etats-Unis. Elle s'étend au reste du monde. Ces manifestations sont d'une nature classique : chute de la production, montée du chômage, baisse des prix, contraction des échanges internationaux. Mais leur ampleur et leur durée sont inhabituelles.
Cette crise, crise de surproduction généralisée, donne la possibilité à J. M Keynes (1883-1946) de s'opposer aux classiques dans les années trente. Le problème est de savoir jusqu'où les théories de Keynes peuvent-être considérées comme une révolution, comme un bouleversement par rapport à l'économie « classique ».
Ainsi cette crise économique qui s’est accentuée suite au krach de Wall Street de 1929 a amèné Keynes à produire une analyse de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie qui renforce sa position en faveur d’une intervention active des pouvoirs publics. Pour suppléer à l’insuffisance de la demande, ceux-ci doivent augmenter leurs dépenses et relancer ainsi l’économie et l’emploi.
Pour Keynes et ses partisans, l’effondrement de l’investissement est la cause ultime de la grande dépression. Pour Keynes, il faut développer la consommation et l’investissement via une forte intervention publique. Pour Keynes, il faut hausser les salaires pour stimuler la consommation. Pour Keynes, il faut mener une politique réduisant un taux de chômage trop élevé et une répartition trop inégalitaire des revenus. Si les pouvoirs publics ne poursuivent pas les objectifs de plein emploi et de réduction des inégalités, selon lui, le risque est grand de voir triompher soit le fascisme, soit le communisme bolchévique. Les politiques publiques doivent viser à réduire les taux d’intérêt élevés qui détournent vers la finance les ressources disponibles. En diminuant les taux d’intérêt, il s’agit de tendre à l’euthanasie des rentiers, plaies du capitalisme. En même temps, Keynes déclare que les conséquences de