Nuit et brouillard
Jean Ferrat en est l'auteur-compositeur et l'interprète du chant nuit et brouillard.
Le titre fait référence à la directive Nuit et brouillard signée en 1941 par Adolf Hitler, qui ordonne que les personnes représentant une menace pour le Reich ou l'armée allemande soient déportées en Allemagne pour être exterminées dans le secret absolu. Analyse :
Le texte fait référence à la Shoah : « wagons plombés », « nombres ». Les juifs subissent une déshumanisation, la perte de leur identité. C'est le début du voyage. Il y a un parallélisme : la main (Allemands) jette les dés et fixe le destin inévitable des déportés, donc la mort.
Aux vers 13 et 14 : « Jean-Pierre » : est un prénom français, catholique, qui fait référence à « Jésus » ensuite vient le prénom « Natacha » : c’est un prénom slave, tsigane, qui fait référence aux persécutés. Et suit le prénom « Samuel » qui est d'origine juive. On voit que tout le monde est concerné.
Le rythme est ternaire : 3 / 3 / 3.
La première strophe revient comme un refrain à la fin (le poème est cyclique) mais avec un changement grammatical : « Ils » (point de vus omniscient) devient « vous » (discours post mortem, l'auteur s'adresse aux morts) : c’est le souhait de rendre hommage.
Le vers 25 marque un tournant dans le poème. En effet, il y a un changement au niveau temporel : après avoir raconté, c’est Ferrat qui prend la parole, ce qui montre l'aspect engagé du poète.
Jean Ferrat fait en sorte que les gens se souviennent et n’oublie pas : « pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez » Il combat la censure : « Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ? », car à sa première sortie, cette chanson a été censurée. Le chanteur veut partager la vérité, informer, rendre hommage aux survivants, instruire les enfants, et soutenir tous ceux qui ont souffert.
Tous les vers sont en alexandrins.. Il y a 9 strophes de 4 vers ; les rimes sont variées : embrassées, suivies ou croisées.