Nouvelle - i'm gonna die
J’étais sur le point de mourir. La chorée de Huntington, ou un truc dans le genre. Une malade dégénérative, et héréditaire. Merci mes géniteurs. Quand mon médecin me l’a annoncé, je ne pouvais pas l’accepter. Je n’écoutais pas ce qu’il disait. Il me parlait du traitement, des effets secondaires, du coût, de la fréquence du traitement. Tout ça ne m’intéressait peu. La seule parole que j’enregistrai était le fait que je n’allais pas souffrir, ou seulement deux, trois jours avant la date fatidique. Tant mieux. Il me restait 3 mois. Mais j’allais mourir quoi, merde.
N’ayant pas de famille, à part ma vielle mère frappadingue, ni d’amis, je ne le dis à personne. Et puis de toute façon, personne n’aurait voulu le savoir. Je décidai, sur un coup de tête, de tout claquer et partir vivre ce que je voulais depuis que j’étais sorti de ma mère, le rêve américain. Je quittai mon boulot le lendemain. J’étais bûcheron. Un job bien sympa qui amenait à de belles rencontres mais bon, j’avais un rêve à vivre moi.
"If you’re going to San Francisco, be sure to wear some flowers in your hair" chantait Scott McKenzie en ’67. Dix ans plus tard, j’estimais que c’était toujours la même chose. C’est ainsi que je choisis San Francisco pour destination. J’allais mettre la ville sans dessus-dessous.
Quand j’atterris, et que je retrouvai le sol, avec bien sûr des fleurs dans mes cheveux, je reniflai un bon coup. Cette bonne odeur de l’océan. Cette ville me plaisait déjà. Si j’allais mourir dans pas bien longtemps, autant ne pas faire les choses à moitié. Je pris une chambre dans un hôtel de bourges. Je n’aimais pas ces guignols, mais je pouvais sûrement faire l’impasse sur leurs mimiques débiles pendant quelques semaines.
Le premier soir, la nuit de mon arrivée, je descendis au Hard Rock Cafe. Un truc à voir au moins une fois dans sa vie. L’ambiance, la musique et les gens présents dans ce haut lieu sont à eux seuls quelque chose de remarquable. Je pris un russe blanc.