Nicolas Boileau
Sa première satire paraît dans un temps où, malgré les succès de Pierre Corneille et de Molière, Jean Chapelain est encore la principale autorité en littérature. Les premiers écrits importants de Boileau sont les Satires (1660–1668), inspirées des Satires d'Horace et de Juvénal. Il y attaque ceux de ses contemporains qu'il estime de mauvais goût, comme Jean Chapelain, Philippe Quinault ou encore Georges de Scudéry. Au contraire, il est un admirateur de Molière et, plus tard, de La Fontaine et de Jean Racine. Les sept premières satires qui paraissent en 1666, obtiennent un succès considérable qu'accroit encore la haine maladroite des auteurs que le jeune poète avait critiqués. Il leur répond dans une nouvelle satire, la 9e où se trouvent réunies élégance du style et plaisanterie piquante. Toutes ses Satires sont violemment attaquées par l'abbé Charles Cotin [réf. nécessaire] qui lui reproche son manque de tact et de diplomatie face aux autres poètes.
La VIIIe satire parue en 1668, brocardait la marquise de Courcillon :
Moi ! J’irais épouser une femme coquète !
J’irais, par ma constance, aux affronts endurci,
Me mettre au rang des saints qu’a célébrés Bussy ?
Brossette, éditeur de Nicolas Boileau au début du xviiie siècle, cite un petit "Livre d’heures" du comte Roger de Bussy-Rabutin : « au lieu des images que l’on met dans les livres de prières, étaient des portraits en miniature de quelques hommes de la cour dont les femmes étaient soupçonnées de galanterie. [… Bussy-Rabutin] avait mis au bas de chaque portrait un petit discours en forme d’oraison ou de prière accommodée au sujet. » Ce "Livre d’heures" avait été imité par le duc de la Feuillade, mais en faisant les portraits nus, des principales femmes galantes de la cour. Dans une chanson évoquant ce second livre, la