médée
On connaît la tragique histoire de Médée, sans doute inventée, en tout cas écrite pour la première fois par Euripide. Médée, délaissée par Jason qui vient de l'abandonner pour épouser la fille du roi de Corinthe, se venge en tuant les deux enfants qu'elle a eus de lui.
Max Rouquette suit au plus près la pièce d'Euripide, dont il efface seulement la scène centrale d'Égée rendant visite à Médée après son bannissement de Corinthe, scène destinée à flatter l'amour propre national des Athéniens qui constituaient le public de la tragédie. Le projet de Max Rouquette n'était pas de récrire un autre scénario, mais d'installer dans un canevas classique, qui avait ses preuves, un imaginaire et une thématique capables de nous parler, tout en respectant le sens du mythe.
La trouvaille la plus originale de Max Rouquette, son « coup de génie » a été de faire de Médée une « caraque », une bohémienne, livrée au vide et à tous les vents de l'errance. Le double thème de l'errance et du vide transfigure toute la pièce. Depuis qu'elle a trahi son père et son pays, allant jusqu'à tuer son propre frère pour aider Jason à s'emparer de la toison d'or (elle va même jusqu'à découper son corps en morceaux qu'elle jette dans la mer), elle n'a cessé d'errer avec lui et leurs deux enfants. Sa seule patrie est désormais Jason pour qui elle a commis des crimes inexpiables. Or voilà que cet homme se lasse de cette femme et de leur