Médée
Courage
Paris a froid Paris a faimParis ne mange plus de marrons dans la rueParis a mis de vieux vêtements de vieillesParis dort tout debout sans air dans le métroPlus de malheur encore est imposé aux pauvresEt la sagesse et la folieDe Paris malheureuxC’est l’air pur c’est le feuC’est la beauté c’est la bontéDe ses travailleurs affamésNe crie pas au secours ParisTu es vivant d’une vie sans égaleEt derrière la nuditéDe ta pâleur de ta maigreurTout ce qui est humain se révèle en tes yeuxParis ma belle villeFine comme une aiguille forte comme une épéeIngénue et savanteTu ne supportes pas l’injusticePour toi c’est le seul désordreTu vas te libérer ParisParis tremblant comme une étoileNotre espoir survivantTu vas te libérer de la fatigue et de la boueFrères ayons du courageNous qui ne sommes pas casquésNi bottés ni gantés ni bien élevésUn rayon s’allume en nos veines Notre lumière nous revientLes meilleurs d’entre nous sont morts pour nousEt voici que leur sang retrouve notre coeurEt c’est de nouveau le matin un matin de ParisLa pointe de la délivranceL'espace du printemps naissantLa force Idiote a le dessousCes esclaves nos ennemisS’ils ont comprisS'ils sont capables de comprendreVont se lever.
Antoine BLONDIN, né en 1922 , a écrit ce poème en prose en reprennant les traces de sa mére qui était poétesse . Au pére-Lachaise
J'ai vu tout de suite que ce cimetière n'était pas comme les autres... Celui-ci appartient déjà à l'autre monde par sa porte en demi-lune, la pente douce de ses verts paradis, la rocaille tortueuse de ses mausolées. Avant d'y pénétrer, on devine qu'on ne fera jamais le tour, qu'on ne parviendra pas à épuiser le labyrinthe de ses allées, ni les prières et les promenades qu'elles suggèrent. Cette chapelle qu'il faut gagner par paliers, cet azur allégé au-delà des cheminées, ces peupliers fervents, comme des