Médée de Corneille
Médée est une pièce de théâtre écrite par Corneille en 1635.
L'héroïne de la pièce est la magicienne Médée, qui, répudiée par Jason après lui avoir donné deux enfants, accomplit sa vengeance en brûlant la nouvelle épouse de Jason, Créuse, et en égorgeant ses propres enfants. Le dernier acte se termine sur la fuite de Médée sur un char tiré par deux dragons et sur le suicide de Jason.
Corneille s'inspire de la pièce de Sénèque et de la pièce d'Euripide tout en y apportant de nombreuses modifications personnelles.
Après avoir redonné ses lettres de noblesse à la comédie, Corneille s'engage dans la tragédie avec la création de Médée.
La Médée de Corneille oscille entre tonalité baroque et tonalité classique. Elle incarne ces deux mouvements à la fois et révèle des problématiques esthétiques majeures du xviie siècle qui se complètent et s'opposent. Créée en 1635, elle se trouve dans une époque charnière où l’inspiration baroque reste majeure mais où déjà le mouvement classique tente de s'imposer.
Dans Médée, le spectaculaire s'impose à travers divers éléments. Tout d'abord, la pièce de théâtre est empreinte de merveilleux, élément qui implique une mise en scène adaptée. Médée possède des pouvoirs magiques qui lui permettent de concocter des charmes ou encore d'ouvrir, à l'aide de sa « baguette », la porte de la prison où Égée est retenu prisonnier.
Ces éléments impliquent que des stratagèmes ont été mis en place sur scène pour retranscrire le merveilleux. Le deus ex machina final en est la preuve.
Médée est aussi à placer dans une approche baroque car elle possède un goût prononcé pour la violence et le macabre. En effet, les meurtres se font sur scène et les personnages meurent lentement et dans d'atroces souffrances. Au xviie siècle, une œuvre est dite « classique » lorsqu'elle est à la fois vraisemblable, bienséante et qu'elle respecte la règle des trois unités, à savoir l'unité d'action, de temps et de lieu.
L’unité de temps: Dans Médée, cette