Laforgue a tout d’un poète maudit dont la vie courte et fulgurante fut empreinte d’un certain romanesque. Né à Montevideo en 1860 (Uruguay), il meurt à 27 ans atteint de phtisie. Il aura néanmoins le temps de publier plusieurs travaux, et notamment des recueils de poésie dont le plus célèbre reste Complaintes, publié à l’âge de 25 ans. Il fréquenta d’abord Charles Cros et les milieux « décadentistes », avant de partir en Allemagne. Le poème intitulé « Méditation grisâtre » est un sonnet qui décrit un Océan déchaîné à travers les yeux d’un poète isolé et perdu sur un îlot face (ou au milieu) de l’Océan. Il s’agira de voir quelle description de l’Océan est ici proposée et quelle signification celle-ci revêt-elle. Nous verrons ainsi dans une première partie la description d’un paysage marin ; puis, dans une seconde partie, la mise en abyme des sentiments du poète par cette description ;et enfin, dans une dernière partie, la place de l’homme dans le monde qui apparaît clairement dans ce sonnet...
L’auteur décrit ce paysage à l’aide d’un champs lexical d’éléments marins comme « Océan » (v.2), « vagues » (v.6), « clapotis » (v.3), « îlot » (v.3) qui note la présence de l’eau dans ce paysage .on peut en déduire que l’auteur ce trouve à proximité de l’océan, seul. De plus il le décrit avec une atmosphère pesante grâce au ciel qu’il qualifie de « pluvieux » (v.1), «grand ciel gris » (v.9), « brouillard » (v.9); l’utilisation de l’adverbe « partout » (v.9) montre l’omniprésence de cette atmosphère comme si elle entourait l’auteur et l’hyperbole « brume sales » (v.1) accentue cette pesanteur. La météo de ce paysage est déchaîné, en fureur, qui est montré par un champs lexical du bruit « concert hurlant » (v.4), « clapotis » (v.3), « l’affolement des vents » (v.10), « sanglots » (v.7) qui décrit la grande tempête qui s’abat autour de l’auteur ; cet effet est accentué par la personnification animale des vagues en cavales (v.5)
« Crinière échevelée ainsi que des