Médias et violence
En quoi la médiatisation de la violence a t-elle eu un impact sur l’univers médiatique et socio-politique ? Quelle relation entretiennent réellement les médias et la violence ?
La logique commerciale dans laquelle s’inscrit les médias a des conséquences sur le traitement de l’information relatif à la médiatisation de la violence. Dans un contexte économique où capter l’audience est primordiale, les directeurs des supports tendent à diriger les journalistes vers le sensationnel, le spectacle. Par exemple, lors de la rédaction de leurs articles, les journalistes choisissent des titres choquants, marquants. On assiste, selon L. Mucchielli, à trois phénomènes découlant de cette logique : la co-construction (les acteurs de la violence savent qu’ils peuvent capter l’attention sont susceptibles d’amplifier les actions violentes : la violence engendre la violence, l’huile jeté sur le feu provenant des journalistes se rendant sur place), la déformation (la réalité étant souvent tronquée) et la stigmatisation. Ces phénomènes ont des incidences sur le monde médiatique et socio-politique. Les journalistes sont susceptibles de perdre en crédibilité, et leur travail en tant qu’informateur est remis en question car les journalistes donnent l’impression d’avoir une trop grande liberté dans le traitement de l’information Mais ce dernier conduit surtout à des problèmes d’ordre social et politique. D’abord, il a tendance à activer des clichés, des stéréotypes (le maghrébin voleur, l’africain violent). Les clivages sociaux sont renforcés et les populations immigrantes sont stigmatisées (par violence, on entend surtout violences urbaines). Par ailleurs, et surtout, la déformation de l’information tend à dépolitiser les évènements, à faire tomber le fait social dans le fait divers, en censurant les acteurs des évènements. Les raisons des agitations sont inconnues et perdent de leur importance, en faveur du spectacle, des vitres brisées, des voitures brûlées. Le