Mugabe a profité, les premières années de sa présidence, de l’essor d’une économie florissante héritée de la colonisation mais les graves sècheresses de 1992 et 1995 et le basculement vers l’autoritarisme ont compliqué la gestion du pays. Pour calmer la contestation montante, Mugabe s’est lancé à la fin des années 1990 dans une vaste politique de réformes agraires dont le but était de redresser les inégalités historiques héritées à l’ère coloniale. Sous la colonisation, la minorité blanche représentait 1% de la population mais possédait 70% des terres cultivables. De peur de perdre les élections, Mugabe autorise la saisie des fermes des blancs. A partir du début de l’an 2000,quelque 4000 propriétaires terriens blancs ont été progressivement chassés et leurs terres ont été redistribuées à des amis du régime et à des agriculteurs noirs sans formation. Ce remembrement des terres qui produisaient blé, arachides et tabac effectué dans le désordre et la violence a débouché sur l’effondrement de la production agricole. Cette chute de production ajoutée à la corruption de l’élite dirigeante a désorganisé l’exploitation des ressources minières importantes (platine, charbon, or, diamant, chrome, nickel, cuivre, fer…) et explique la profonde crise économique qui perdure depuis 2000. Cette crise s’est traduite par une contraction d’environ 40% de l’économie et une hyper – inflation qui a atteint 231 millions de % en 2008. Le chômage touche 80% de la population active et l’absence de perspectives économiques a poussé plus de 2 millions de Zimbabwéens a émigrer, surtout vers l’Afrique du sud. Longtemps considéré comme l’un des « pères de l’indépendance du Zimbabwe », Mugabe, le fameux camarade Bob de la guérilla des années septante s’est peu à peu transformé en oppresseurs. Mugabe dirige seul depuis plus de trente-cinq ans le puissant parti de la ZANU qui se pose en parti populaire répondant aux besoins ressentis par les gens. Presse instrumentalisée, radio d’état et