Morale
Si la morale peut avoir des vertus incontestables pour l'Homme, ce n'est pas le cas partout, et en particulier avec la politique. Même si, à première vue, dire que la morale et la politique, c'est à dire les plans d'action qui concernent les affaires publiques et le pouvoir, visent toutes les deux à promouvoir le bien de manière générale, le bien public, force est de constater que la relation entre ces deux notions n'a pas toujours été celle-là. En effet, certains verraient la morale comme un accessoire de la politique, puisqu'elle servirait à accéder au pouvoir, la morale serait donc détournée de sa finalité première. Deux conceptions sur la politique s'opposent alors :
d'une part celle de Platon qui, dans « La République », pensait qu'un État ne pouvait reposer que sur une société juste, qui devait reposer sur la sagesse, le courage, la justice, et le fait de pouvoir tempérer ses passions. Cela fut d'ailleurs repris par Kant qui, en déclarant : « l'être humain est un animal qui a besoin d'un maître », pensait que l'Homme avait besoin d'une autorité pour reconnaître la morale. De cette façon, politique et morale agiraient tous les deux dans le but de faire régner le bien public.
La deuxième conception est aux antipodes de cet idéalisme Platonicien puisqu'elle prône le réalisme politique et qu'elle relève de Machiavel, dont découla le machiavélisme. Dans son ouvrage, « le Prince », ce dernier va estimer qu'il a une indépendance entre les valeurs morales et la politique. Au contraire, la politique vise à obtenir le pouvoir et à le conserver, par quelque moyen que ce soit, ce qui explique la célèbre maxime de Machiavel : « la fin justifie les moyens ». Gouverner aurait donc une signification bien éloignée de la recherche d'une société juste en distinguant les bons et les mauvais actes puisque cela consisterait à faire preuve de réalisme en gardant le pouvoir par n'importe quel moyen, afin de garantir la