Montaigne
Extrait des Essais de Montaigne, chap. 30 « Au sujet d'un enfant monstrueux », 1595
Le monstre est un objet d'observation et de réflexion, il est aussi l'occasion de mettre sa foi à l'épreuve. Pour Montaigne le monstre est l'être qui va permettre à l'homme de remettre en question son regard sur le monde et sur lui-même dans la mesure il faudra qu'il porte un regard nouveau et bienveillant sur l'être monstrueux, rare et différent ; puis il faudra qu'il l'accepte.
En quoi la description du monstre permet-elle de mettre au jour la pensée humaniste ?
Nous verrons tout d'abord quelle description réaliste est faite de l'enfant monstrueux. Ensuite nous nous intéresserons à l'argumentation qu'il propose, enfin nous étudierons l'idéal humaniste proposé par Montaigne.
Une description réaliste Présence du « je » qui implique le parole de l'auteur : pas de recul fictionnel indice temporel « avant hier », événement récent de la vie du narrateur, anecdote accumulation voc. : corps humain, pied, tétin, tête, dos, bras voc. de la normalité : ordinaire, à peu près comme, les autres, semblait // particulier, à peu près Emploi de l'imparfait et du passé simple : temps de la narration pour raconter l'anecdote en opposition avec l'emploi du présent dans la deuxième partie du texte. Le présent permet de rapprocher le lecteur de la pensée de l'auteur et de rendre vivante sa réflexion. → Cette description de l'enfant monstrueux s’appuie donc sur des procédés réalistes pour rendre le texte plus vivant et émouvoir ainsi le lecteur.
Une argumentation efficace la mise en scène de l'enfant ménage un effet de surprise : le lecteur le découvre en voyant tout d'abord ses pieds puis ensuite ses cris. Argument de la foi chrétienne : M. s'appuie sur les valeurs religieuses humanistes. Le Dieu de Montaigne est bienveillant et plein de bonté. La monstruosité n'est pas un signe prophétique (≠