Montaigne
À travers ses textes et ses Essais, Montaigne ne surestime pas sa personne. En fait, il est plutôt à la recherche de soi et s’efforce de comprendre afin d’avoir une conception claire de la vie et du monde. Cette volonté de compréhension ne cesse jamais, ce veut dire que la découverte et le développement de soi est toujours en mouvement. «[…] pour l’autre de s’abandonner sans remords ni regret à la métamorphose des choses»[1]. Chercher à voir ce qui nous constitue et ce qui nous entoure est le fruit de l’approfondissement de l’Homme. Montaigne s’accorde donc de l’importance, mais raisonnablement, avec modestie.
Montaigne se sert de ses arguments pour critiquer, dénoncer les autres gens, ceux qui préfèrent paraître plutôt que d’être. Il dénonce la manière dont ils pensent car ceux-ci sont qualifiés, aux yeux de Montaigne, comme étant narcissique et recherchent l’idéal, ce monde tout à fait inaccessible, en se valorisant grâce aux apparences. Dans le cas échéant, ils se surestiment en allant au-delà de leur réelle importance. Cette forme d’authenticité, d’hypocrisie est ce que Montaigne critique dans son texte intitulé «De l’inégalité qui est entre nous»[2]. Puisqu’ils agissent de la sorte, ils ne voient pas l’intérêt de se découvrir car ils croient tout savoir.
Être et paraître sont deux choses différentes. En somme, il n’est pas primordial de se surestimer car nous perdons le sens de la vie qui se découvre par métamorphoses, l’opportunité d’acquérir, d’enrichir nos connaissances.
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[1] Jean Roudaut, Paraître et être. Le MAGAZINE LITTÉRAIRE HORS-SERIE N°11