Lecture analytique, « De l'éducation des enfants », Essais, I,26 (1595), Michel de Montaigne

Introduction:
En 1595 paraissent les Essais, œuvre de Montaigne qui regroupe les pensées de l’auteur. Celui-ci interroge un grand nombre de sujets. Dans cet extrait du premier livre, Montaigne réfléchit à l’institution des enfants, c’est-à-dire à leur éducation. Il s’érige contre les méthodes éducatives communes et propose de nouvelles modalités du rapport maître-élève.
A travers cette interrogation se dessine une conception de l’être humain en adéquation avec la pensée humaniste, prédominante dans la littérature de la Renaissance / du 16e siècle.
Nous verrons comment dans cet extrait, Montaigne en redéfinissant le rapport éducatif, propose une nouvelle vision de l’homme, conforme à la pensée humaniste. Nous étudierons dans un premier temps le modèle d’éducation que récuse l’auteur, nous analyserons celui qu’il propose. Et enfin, nous interrogerons la vision de l’homme que véhicule ce texte argumentatif.

I. Contre une éducation

a) un texte argumentatif
Montaigne prend explicitement position contre les méthodes contemporaines d’usage. Il invite le précepteur à se comporter « d’une manière nouvelle » (l. 3) et à corriger certains points (l. 5).
- présence du narrateur « je », pronoms personnels de la 1ère pers
- verbe de volonté : expression d’une volonté (d’un idéal) : prescriptif : vouloir, exiger souhaiter
- tournures impératives et verbes au subjonctif : « qu’on fût »,l1, « qui eût »,L1 « qu’on exigeât » l2, « qu’il se conduisit » L 9, « corrigeât » L 7, « commençât » L 8, « qu’il invente » L 10, « qu’il écoute » L11, « qu’il le fasse » L15

b) Un amas de connaissances
Dès le premier paragraphe, Montaigne annonce qu'il va opposer l'ancienne méthode éducative avec la nouvelle, celle qu'il propose. En effet, dans un parallélisme de construction (l2), il oppose « la tête bien faite » et « la tête bien pleine »., par là il explique qu'il vaut mieux