Moesta et errabunda
Le titre : Moesta et Errabunda
en latin: - déclinaison féminine: "Triste et Vagabonde " (=>Agathe ou l'âme de l'auteur) - déclinaison neutre: "choses Tristes et Vagabondes " (souvenirs ?) La référence au latin peut être interprétée comme un retour à l'origine : - de la langue (le latin), - à l'enfance (Baudelaire était très fort en latin dans son enfance).
On peut aussi remarquer que le titre est rythmé; de plus, sa sonorité rappelle "Agathe".
Le mouvement
On peut remarquer une formation en deux fois trois strophes :
Un "Elan" (les trois premiers paragraphes) qui tend vers le Paradis qui se dérobe, amenant la "Retombée" (les trois derniers paragraphes). Dans les trois premières strophes, les deux "entités", une masculine et une autre féminine aspirent à autre chose ("Loin! loin!"). Ce désir est effacé dans les trois dernières strophes par la reconstruction par la mémoire d'un Eden (le thème du Paradis y est très présent).
Toutefois, si ce poème comporte deux parties, la similitude des thèmes abordés, de la construction, du ton, et surtout la note interrogative continue et répétitive de l'auteur se demandant si rejoindre ou recréer ce paradis est encore possible nous permet de voir une unité dans ce poème.
L'évasion des trois premiers paragraphes est un départ dans l'espace (éloignement physique) et dans le temps (retour à l'enfance => thème récurrent chez Baudelaire) et est modulée sur deux thèmes: la mer et le paradis qui semblent être des moyens de rejoindre ce paradis perdu.
Agathe
Vient du Grec "la toute bonne" => paradis. Elle est plus une présence rêvée qu'une vraie femme car: - Aucune description physique - Elle est nommée
Ces deux points contrastent avec les femmes habituelles de l'oeuvre de Baudelaire: elles sont souvent longuement décrites et jamais nommées.
Agathe ne semble avoir qu'un coeur ("est-il vrai que parfois le triste coeur d'Agathe..."). Cette