Moesta et errabunda
Le titre est un octosyllabe , rythmé par le son /A/ souvent féminin en latin : en fait deux traductions possibles : soit "triste et vagabonde", soit "choses tristes et vagabondes". Ces qualificatifs peuvent donc être attribués à Agathe, " la Bienveillante" . Mais ce prénom qui devrait individualiser ne désigne pourtant aucune femme précise. C'est d'ailleurs le seul prénom féminin des Fleurs du Mal . On peut donc être tenté d'y retrouver toutes les femmes, d'autant qu'aucune description n'apparaît dans le poème.
Le titre annonce le double thème:
Tristesse de l'enfermement et recherche d'un ailleurs (spleen et idéal)
Construction et unité du poème.
Deux parties : les trois premières strophes dans lesquelles sont présents deux acteurs : le poète et Agathe.
Les trois dernières où les acteurs disparaissent pour une l'évocation d'un Eden perdu dans le temps .
Nostalgique d'un passé : celui d'une "vie antérieure".
Deux groupes de strophes qui se complètent: l'immatérialité d'Agathe, présence sentimentale rêvée ("ton coeur") prépare l'évocation de "l'innocent paradis" enfantin, unité soutenue par les tours interrogatifs qui donnent au poème sa dimension de déploration.
Les trois premières strophes
Elles développent l'antithèse (enfermement/ouverture), la mer étant médiatrice.
L'apostrophe initiale est élégiaque, elle ouvre un faux dialogue qui souligne affinités et ressemblances.: dégoût du monde (adjectif "noir" antéposé) et aspiration à la pureté.
La présence de cette interlocutrice assure l'unité de cette première partie et rompt la solitude : cf. la proximité marquée par la syntaxe ("Dis-moi"). La réponse à la question initiale se trouve dans la deuxième strophe qui énonce sous la forme exclamative et interrogative un avis partagé : la mer permet d'accéder à l'idéal , d'autant que la strophe joue sur l'ambiguité de l'homonymie. Les termes "chanteuse" et "berceuse" impose l'idée de la mère consolatrice.Le terme "labeur étant pris dans