Modes de sortie du sous developpement
Pour les pays capitalistes industrialisés, le salut du tiers-monde passe par son intégration croissante dans le marché mondial. Il faut laisser jouer librement les mécanismes du marché et, selon les libéraux, cela sera le meilleur moyen d'obtenir une répartition optimale des activités productives, compte tenu de l'efficacité et du savoir-faire de chacun. La liberté des échanges et donc essentielle et il ne faut surtout rien faire qui soit susceptible de provoquer des distorsions artificielles. Tel est le discours officiel des pays du nord.
-- Certes, il conviendrait de nuancer ce discours. La foi du libre-échange n'est pas toujours aussi vive. Les pays de l'union européenne, par exemple, ont admis qu'il convenait d'amortir les fluctuations trop brutales des cours des matières premières à l'aide d'un système de prêts, non remboursables par les pays les plus pauvres. De même, on admet, non sans réticences, qu'un « fonds commun de stabilisation des produits de base » soit constitué pour limiter les baisses ou hausses spéculatives sur les marchés de matières premières. Surtout, les pays du Nord ont admis que l'intégration au marché mondial devait être accompagnée d'une aide au développement : mais il s'agit moins de protéger les plus faibles des chocs de la concurrence que d'accélérer, dans la droite ligne des thèses de Rostow, le rythme de développement.
- Pourtant, rien de change au fond ; les pays capitalistes refusent de remettre en cause les mécanismes internationaux, qu'il s'agisse de la fixation des prix, du financement des investissements ou des règles commerciales ou fiscales. Tout au plus, sur la question de la dette, ils sont prêts à quelques concessions. Pas question de l'annuler : ce serait donner un mauvais exemple aux emprunteurs. Mais le plan Brady (secrétaire d'état américain au trésor), lancé en 1988, prévoit une transformation partielle de la dette pour les pays les plus endettés : le trésor