Minerai noir
Comment René Depestre dénonce-t-il la violence de lacolonisation ? Extrait du commentaire :
De tous temps, les chants ou les poèmes d'amour célébrant l'être aimé ont souvent associé, dans des comparaisons ou des métaphores sensuelles d'une grande beauté, l'image de la femme et celle de la nature. Déjà, dans le Cantique des Cantiques, l'époux chante la beauté de sa bien-aimée en la comparant à la beauté de la terre...
Poème étudié :
Mon avenir sur ton visage est dessiné comme des nervures sur une feuille,
Ta bouche quand tu ris est ciselée dans l’épaisseur d’une flamme,
La douceur luit dans tes yeux comme une goutte d’eau dans la fourrure d’une vivante zibeline,
La houle ensemence ton corps et telle une cloche ta frénésie à toute volée résonne à travers mon sang
Comme tous les fleuves abandonnent leurs lits pour le fond de sable de ta beauté,
Comme des caravanes d’hirondelles regagnent tous les ans la clémence de ton méridien,
En toute saison je me cantonne dans l’invariable journée de ta chair,
Je suis sur cette terre pour être à l’infini brisé et reconstruit par la violence de tes flots,
Ton délice à chaque instant me recrée tel un coeur ses battements,
Ton amour découpe ma vie comme un grand feu de bois à l’horizon illimité des hommes.
René Depestre, Minerai noir