Micro
Dossier
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Suite aux expériences pionnières de la Grameen
Bank au Bangladesh et de la Banco Sol en Bolivie, la microfinance s’est étendue à travers le monde et toucherait aujourd’hui quelque 80 millions de personnes. Ce développement très rapide a été fortement encouragé et soutenu par les grandes organisations internationales et les agences de coopération multi et bilatérales. Leur soutien s’est notamment traduit par le lancement, en février 1997, d’une campagne mondiale visant à aider, par le micro-crédit, 100 millions de familles parmi les plus pauvres à l’horizon 2005. Un an plus tard, en 1998, l’Assemblée Générale des
Nations Unies a proclamé 2005 année internationale du micro-crédit, afin de saluer la contribution du micro-crédit à l’allègement de la pauvreté. Plus récemment, en 2004, un certain nombre de chefs d’Etat et de gouvernement des pays du Sud se sont engagés à soutenir les institutions de microfinance
(IMF) et à faciliter leur insertion dans les circuits financiers classiques lors du Xe sommet de la Francophonie d’Ouagadougou. Après vingt ans de structuration et d’institutionnalisation, la microfinance apparaît ainsi comme l’un des outils privilégiés de la lutte contre la pauvreté.
Cet engouement quasi généralisé pour la microfinance contraste toutefois avec l’état parcellaire des connaissances sur son efficacité en matière de lutte contre la pauvreté. Dans une publication récente consacrée à la microfinance 1, on peut ainsi lire :
“MFI field operations have far surpassed the research capacity to analyze them, so excitement about the use of microfinance for poverty alleviation is not backed up with sound facts derived from rigorous research. Given the current state of knowledge, it is difficult to allocate confidently public resources to micro-finance development” 2. Cet état de fait tient à un manque de données fiables d’une part, et à la difficulté à mesurer de façon rigoureuse l’impact