Maurice hauriou
Jurisconsulte français à l'origine d'une œuvre singulière et importante concernant le droit public et en sociologie, Hauriou a écrit notamment sur la « théorie de l'institution » et la puissance publique. Son travail constitue un commentaire abondant des décisions des autorités administratives. Ses thèses ont mis en avant une vision de l'État comme puissance publique dont la nature même justifierait un droit d'exception. Ainsi Hauriou s'est-il attaché à faire la démonstration d'un droit public hiérarchisé en dessous d'une puissance supérieure et souveraine. Son analyse, tournée vers cette doctrine, s'est souvent éloignée du droit positif pour venir appuyer sa propre vision du droit administratif.
Maurice Hauriou a élaboré, dans un cadre évolutionniste, la « théorie de l'institution et de la fondation ».
Pour lui l'Institution est :
« une idée d’œuvre ou d’entreprise qui se réalise et dure juridiquement dans un milieu social ; pour la réalisation de cette idée, un pouvoir s’organise qui lui procure des organes ; d’autre part, entre les membres du groupe social intéressé à la réalisation de l’idée, il se produit des manifestations de communion dirigées par les organes du pouvoir et réglées par des procédures. [1] »
Il note une lente évolution sociale et identifie deux institutions, les « vivantes » et les « inhérentes ». Ces dernières résultent d'un double processus d'« incorporation » et de « personnification ».
L'« incorporation », c'est un pouvoir organisé. Une institution cesse de se réduire aux individus; elle a une individualité.
La « personnification », c'est la communauté effective, la manifestation de deux communions: de l'institution et des personnes. Un lien étroit existe entre les institutions et le droit.
Les « institutions vivantes », quant à elles, ont besoin du droit pour exister (trois types de