Maupassant
Des Boule de Suif, en 1880, il est possible de dtceler dans les contes de Maupassant un trait stylistique recurrent, dont les effets sont encore plus importants sur le plan de la narration que sur celui du style. 11s’agit, dune part, de l’emploi systematique, dans la caracterisation des personnages, de structures verbales attributives du type: on le disait, on le croyait, il (ellel passait pour, avait I’air, semblait, etc., servant a introduire un trait moral caracteristique du personnage. D’autre part, dans le meme but, ou tout simplement afin de donner une information ntcessaire a l’tvolution du r&it, Maupassant se sert d’une proposition incise - presque invariablement disait-on - et precedant gtneralement l’information elle-mime. Dans Boule de Suifles deux techniques sont frequentes et s’appliquent a la plupart des personnages: Loiseau “passait parmi ses connaissances et ses amis pour un fripon madre”; la comtesse de Breville “passait pour avoir CtC aim&e par un des fils de Louis-Philippe”; la fortune du comte “atteignait, disait-on, cinq cent mille livres de revenu”; quant a Boule de Suif, “elle Ctait... disait-on, pleine de qualites inapprtciables”. Le pro&de ne vaut, bien entendu, que pour les r&its simples, racontes a la troisieme personne. Dans les recits a la premiere personne, le narrateur n’ayant aucune raison de se cacher, indique ouvertement ce qu’il sait, ce qu’il ne sait pas, et sespropres conjectures concernant les personnes dont il parle et leur histoire.’ Dans des contes plus tardifs, ces suppositions sont limitees a un seul personnage, generalement au protagoniste. Si son champ d’action s’en trouve ainsi rttreci, la technique semble en revanche gagner de l’importance sur le plan de la strategic narrative. Dans Boule de Suifle but de ces emplois est principalement d’opposer a la description du physique (done de ce qui est immediatement perceptible), des informations sur le c6tt