Matiere et esprit
Ce thème est particulièrement difficile car il ne peut être abordé sans connaissances précises. Les sujets qui s’y rapportent sont des questions de cours : vous ne pouvez pas improviser sur un thème comme celui-ci ! Alors n’oubliez pas de le réviser !
La matière, du latin « mater », « la mère » , « la source », désigne tantôt une donnée indéterminée qui a besoin d’une forme ou d’une « idée » pour parvenir à l’existence, tantôt la seule réalité indéniable, c’est-à-dire concrète et tangible. L’ « esprit », à l’opposé, désigne une réalité pensante et active généralement associée à l’âme humaine.
La conception de la matière est très variable selon les options philosophiques mais le sens commun est spontanément « matérialiste ».
Matérialisme et idéalisme
Pour la philosophie matérialiste dont les premiers représentants furent Démocrite, (360-480 av JC) et Epicure (341-270), la matière est la première et la seule réalité. Elle est constituée d’atomes insécables, homogènes, en mouvement dans le vide, et qui forment par agrégation les corps d’une nature éternelle et infinie. Pour un idéaliste comme Platon, au contraire, la matière n’a pas d’existence indépendante. Seules les Idées existent et le monde matériel, ou « monde sensible », n’en constitue qu’une image appauvrie, dégradée. La position d’Aristote est intermédiaire. Pour lui, les Idées ne sont pas indépendantes de la matière. Celle-ci est toujours moulée dans une forme dont elle n’est séparable que par abstraction (par la pensée). Elle n’est qu’une sorte de virtualité, une puissance qui ne s’actualise qu’en empruntant un aspect déterminé (comme le marbre qui devient une statue en empruntant la forme que lui impose le sculpteur) .
Le dualisme
A partir de Galilée et Descartes, la matière devient un objet d’étude scientifique. Pour Descartes elle est une substance (réalité qui se suffit à elle-même) dont l’essence est l’étendue géométrique. Il n’y a ni intention ni projet ni « âme » dans