Mary travers
Madame Bolduc a donné à la chanson québécoise des années 1920-1930 un vent de fraîcheur: trouver les mots justes et l'humour nécessaire en plein cœur de la crise économique des années 1930, en racontant le quotidien des petites gens de la ville et des campagnes et ce, dans la langue du peuple, tant avec optimisme (Ça va venir, découragez-vous pas, Nos braves habitants) qu'avec ironie (Toujours l'R-100, Les médecins).
« Un lien de profonde identification survient entre un artiste et son public, lien essentiel à la base de tout succès populaire. »
— Robert Léger, "La chanson québécoise en question", 2003, Éditions Québec Amérique, p. 29-30
Les auteurs antérieurs ou contemporains à l'œuvre de Madame Bolduc (entre autres Roméo Beaudry, Ovila Légaré, Louis-Joseph Paradis, Paul Gury) écrivaient des textes intéressants et de bonne facture pour l'époque, mais doivent leur style à la chansonnette française du moment, quand ce ne sont purement et simplement des adaptations de chansons américaines. Sa "signature": les refrains de la plupart de ses chansons sont turlutés et les interludes musicaux sont ponctués à l'harmonica. La turlute, jeu de langue qui ponctue les mélodies et leur donne un rythme particulier, se retrouve dans plusieurs folklores (Irlandais,