Marin marain
Quignard avait consacré le premier chapitre d’une œuvre antérieure : Le leçon de musique, publiée en 1987 au musicien baroque Marin Marais.
Par la suite Quignard, va construire Tous les matins du monde autour de Marin Marais, sans pour autant en faire son personnage principal. Marin Marais est né en 1656, mort en 1728. Il fut violiste, musicien et compositeur baroque, mais aussi élève de Sainte Colombe auquel il rendit hommage en créant Le Tombeau pour Monsieur de Sainte Colombe. C’est Evrard Titon du Tillet qui rapporta l’anecdote de la cachette sous la cabane. En 1979, Marais est nommé musicien du roi.
- Un malheur fondateur
Marin Maris a réellement été enfant de chœur à Saint –Germain-l’Auxerrois, toutefois il semblerait qu’il en soit parti volontairement, contrairement à ce qu’écrit Quignard, qui fait de cette étape de sa vie une expérience fondatrice. C’est ainsi la perte de sa voix qui le poussa à se tourner vers la viole et par voie de fait vers Monsieur de Sainte Colombe.
Ainsi, il ressent une violente souffrance et un sentiment d’injustice et de déchéance qui pousseront d’ailleurs (semble-t-il) Sainte Colombe à en faire son disciple.
Il semblerait que Quignard imagine que ce n’est pas par passion que Marais s’acharne à découvrir les compositions originales de son maître qui d’ailleurs refuse de les lui transmettre. Peut être que les sons que le gambiste tire de la viole de gambe et qui imitent « toutes les inflexions de la voix humaine » constituent-ils pour Marin Marais un substitut de sa voix enfantine perdue.
- Un musicien de cour
C’est la volonté de Marin Marais de ne pas retourner chez son père cordonnier qui le pousse à solliciter Sainte Colmbe. Quelque part ce trait témoigne d’une volonté d’ascension sociale. Ainsi, il va avoir la chance de jouer devant le roi – ce qui courroucera d’ailleurs son maître -, puis d’être nommé Ordinaire de la chambre du roi