Marché libre
Le marché hors-cote dans la ligne de mire des autorités de tutelle
Les Echos n° 16120 du 15 Avril 1992 • page 18
L'informatisation du marché hors-cote de la Bourse de Paris a été réalisée au prix d'une réduction des volumes de transactions. Mais elle a permis de moraliser ce compartiment qui risquait d'être abandonné à des intervenants peu scrupuleux.
Délaissé par les autorités boursières en raison de son manque d'activité, le marché hors-cote de la Bourse de Paris, traditionnellement peu surveillé, est depuis deux ans le théâtre de multiples opérations qui intriguent. Il ne s'agit pas des mouvements spéculatifs habituels sur ce type de marché peu liquide, mais de décalages de cours qui, à l'analyse, semblent largement artificiels. Fautil y voir l'indice de manipulations de cours répétées ? Les autorités restent très discrètes sur leurs constatations. Ce qui n'empêche pas la Commission des Opérations de Bourse (COB) de mettre régulièrement en garde les particuliers contre ce marché peu transparent.
Curieusement, tous les professionnels avertis savent « qu'il y a certaines valeurs sur lesquelles il vaut mieux ne pas se placer, car elles sont chasses gardées », explique l'un d'eux. Ce dernier s'étonne d'ailleurs que la COB ne fasse pas davantage la police sur le marché. Le peutelle ? C'est toute la question. De bonne source, on explique que le gendarme de la Bourse, qui amasse les informations sur ce marché, manque aujourd'hui de moyens d'actions juridiques et notamment de preuves. Marché libre par excellence, le hors-cote manque de structures de contrôle. Ses spécialistes ont pourtant en tête la liste des valeurs qui ont fait l'objet, depuis deux ans, de décollages vertigineux. Organisés ? Nul ne peut l'affirmer avec certitude. Cette liste à la Prévert rassemble des sociétés aussi différentes que Pronuptia, Funiculaire du Pic du Grand Jer, Cofidep, Guilleminot, Damois Vins, Financière Hoche-Bainsles-Bains,