Marbeuf
1. L’entrelacement de 2 thèmes, la mer (élément concret) et l’amour (sentiment de l’ordre de l’abstrait)
- Deux champs lexicaux primordiaux : « la mer » 6 fois, « l’amour » 8 fois
- Les répétitions parallèles, le chiasme, les anaphores, la paronomase (l’amer, la mer) créent un sentiment de confusion
- Une mer tourmentée devient la métaphore filée de l’amour et de ses dangers, va et vient de la Mer.
2. Les ressemblances entre la mer et l’amour
Ces ressemblances sont explicites : ("en partage", "aussi bien", "tous deux").
Le parallélisme va jusqu'au vers dix. Marbeuf examine les ressemblances, les points de contact.
Le premier est l'amertume : sel pour la mer, déconvenue pour l'amour.
Le second est la vie tourmentée (l'orage), le troisième est le risque de naufrage (utilisation de la métaphore filée de la navigation, des orages (litote) et du naufrage => dangers communs).
Le quatrième se situe dans la mythologie et les liens filiaux qui existent entre la mer, la déesse de l'amour et le dieu de l'amour.
3. Les différences entre la mer et l’amour : dans les tercets, les 2 thèmes ne sont plus assimilés
- Les images des vers 9 et 10 :
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau.
Marbeuf fait allusion à la mythologie grecque et romaine. La mère de l'amour est Vénus ou Aphrodite. Selon la légende, elle est née, nue, de l'écume de la mer. Le dieu de l'amour est Cupidon ou Éros, fils de Vénus et de Mars. Traditionnellement, la passion amoureuse qu'inocule le Dieu Cupidon est décrite sous le nom de feux, de flammes car elle embrase l'imagination et le cœur.
- L’amour remplacé par le feu => éléments antagonistes (=opposés) > l’amour / feu ; l’eau / mer => l’eau ne parvient pas éteindre le feu de l’amour.
II. Une réflexion et un monologue élégiaques sur l’amour malheureux
1. L’investissement personnel dans un monologue adressé à